L’empire romain et le Moyen-âge ont laissé leur empreinte en Grand Pic Saint-Loup.
L’héritage romain
L’héritage gallo-romain le plus visible est certainement la culture de la vigne et celle de l’olivier, qui marquent fortement notre identité territoriale.
Ces cultures se sont implantées grâce aux villae : ces vastes domaines fonciers constitués de bâtiments d’exploitation et d’habitation ont été les postes avancés de la romanisation des territoires ruraux. Les grands propriétaires fonciers ont poursuivi à grande échelle le défrichement des terres sauvages commencé au Néolithique.
Quelques indices de cette organisation spatiale subsistent encore dans le nom des villages : Sainte-Croix-de-Quintillargues et Saint-Vincent-de-Barbeyrargues ont en commun la terminaison -argues, qui signifie « propriété de ». Là ont été fondées les villae de Quintilius et Barberus, deux riches propriétaires romains.
On trouve aussi la trace d’une agglomération du milieu du IVème siècle – époque du passage de l’empire romain au Haut Moyen-Age – à l’endroit du Puech des Mourgues, à Saint-Bauzille-de-Montmel. Des vestiges importants de ce Haut Moyen-âge subsistent à Saint-Mathieu-de-Tréviers : un petit habitat rural au mas des Crotasses et les cimetières wisigothiques des Pinèdes et de Cécélès où ont été retrouvés des plaques de boucle en émaux cloisonnés, des couteaux et un sarcophage en pierre gallo-romain en réemploi.
D’autres vestiges épars sur le territoire témoignent d’une continuité de l’habitat jusqu’après l’an mil.
Autour de l’an mil
Autour de l’an mil, les campagnes virent fleurir au bord des voies de pèlerinage de nombreuses églises romanes, petites ou grandes, avec arcs et voûtes plein cintre, absides et chapelles en cul de four, arcatures aveugles… Notre territoire regorge de très beaux exemples : Assas, Les Matelles, Notre-Dame-de-Londres, Saint-Jean-de-Cuculles, Saint-Martin-de-Londres, sans oublier les trois spécimens de la Vallée de la Buèges…
La plupart des villages se sont formés à partir du XIIe siècle, grâce aux progrès des techniques agricoles et au développement des échanges commerciaux. Autour du XIVe siècle, la peur qu’inspirent les bandes de brigands qui errent sur les routes conduit ces villages à se protéger derrière des fortifications. Plusieurs en témoignent encore fortement aujourd’hui : Les Matelles, Saint-Martin-de-Londres, Viols-le-Fort…
Des châteaux comme celui de Saint-Jean-de-Buèges ou de Montferrand, dont la construction est initiée au XIe siècle, s’épanouissent pleinement aux XIIIe et XVIe siècles, avant de subir les outrages du temps ou les soubresauts des guerres.